Paris Web 2013 : conférences du jeudi

Pour la troisième année consécutive, j’ai pu me rendre à la grand messe annuelle des « faiseurs » de web. Voici donc un modeste retour sur les deux jours de conférences qui ont eu lieu au Palais Brongniart (lien externe) les 10 et 11 octobre. Sans oublier la journée d’atelier le 12 octobre, hébergée par l’ESG Management School (lien externe).
Contrairement à mon habitude, je ne vais pas proposer de compte-rendu ultra détaillé des conférences et ateliers. Entre la quantité de contenu incroyable mais aussi – et surtout – la place prise par les échanges entre camarades de jeu du web, ma faculté de tout retranscrire atteint ses limites. 🙂

La folle journée, ou les fourberies d’un projet

Bref, mon aventure commence comme tous les autres spectateurs des conférences avec la folle journée, ou les fourberies d’un projet (lien externe). Excellent moment de détente en guise d’introduction, Julien Dubedout (lien externe), Florian Boudot (lien externe) et Christophe Andrieu (lien externe) dépeignent les méandres d’un projet web mené par trois stagiaires en alternance au sein d’une agence fictive. Malgré le ton résolument décalé de cette présentation, les situations sont finalement rarement exagérées et tout le monde dans la foule se sera forcément retrouvé à un moment ou à un autre.

Les ressources de la conférence :

Le retour sur investissement de la qualité web

Après ce moment de détente, je me suis remis aux choses sérieuses avec le retour sur investissement de la qualité web (lien externe) présenté par Muriel de Dona (lien externe). L’essentiel de la conférence consistait à présenter la démarche de management de la qualité prônée par Temesis (lien externe) depuis de nombreuses années.
Le retour sur investissement du titre de la présentation se résumait surtout à expliquer l’origine de l’un des goodies les plus intéressants de cette année : un poster de bonnes pratiques Opquast (lien externe). En effet, il contient une liste réduite des bonnes pratiques des référentiels Opquast, qui ont été sélectionnées d’un commun accord entre l’ensemble des partenaires Opquast (lien externe). Le critère de sélection principal étant donc l’impact notable des bonnes pratiques sur le ROI d’un site.

HTML5 accessibility

Suite à la qualité web, je suis passé à l’accessibilité dans HTML5 (lien externe). Steve Faulkner (lien externe) a fait un petit état des lieux de l’accessibilité aujourd’hui et s’est concentré particulièrement sur deux points :

  • Certains intégrateurs/développeurs ont tendance à abuser de la balise section pour remplacer les traditionnelles div. Mais cette pratique n’est pas du tout neutre en terme d’accessibilité car chaque section est oralisée par les lecteurs d’écrans, contrairement aux div. Steve conseille donc d’utiliser une section uniquement si celle-ci contient un titre. Autrement, il vaut mieux rester sur la bonne vieille div.
  • L’autre grand message concernait les fonctionnalités pour les formulaires en HTML5 (nouveaux types de champs notamment). Le constat est que les concepteurs les exploitent très peu, en particulier car leur rendu est très variable selon les navigateurs et les designers veulent généralement garder la maîtrise du rendu de ces éléments. On se retrouve donc avec des éléments de formulaire composés uniquement de div et de span sur lesquels sont ajoutés des rôles ARIA. Si la pratique peut se justifier, Steve dicte quand même quelques règles pour encadrer ces méthodes :
    • privilégier dans tous les cas l’utilisation des éléments natifs, sauf s’ils sont difficilement personnalisables ou non/mal implémentés par les navigateurs ;
    • Ne pas changer la sémantique naturelle des éléments ;
    • Rendre les contrôles ARIA systématiquement utilisables au clavier.

Bref, pas de grosses surprises mais des règles qu’il est toujours bon de rappeler. 🙂

Les ressources de la conférence :

Les 7 préceptes d’un projet web raté !

Sur un ton décalé, Julien Oger (lien externe) nous a généreusement listé tout ce qu’il fallait faire pour faire foirer un projet. Passer seulement quelques heures après « La folle journée, ou les fourberies d’un projet » n’a pas dû être facile pour lui, mais il s’en est bien tiré et ça a été un plaisir de suivre sa conférence.

Les ressources de la conférence :

S.A.R.A.H. maison intelligente pour connecter l’internet des objets

Pour la première conférence de l’après-midi, Jean-Philippe Encausse (lien externe) nous parle de son projet S.A.R.A.H. (lien externe) (Self Accurated Residential Automated Habitat) visant à simplifier et « universaliser » le contrôle d’objets connectés à Internet.
Il a commencé par brosser un historique de l’évolution d’Internet, en insistant notamment sur le duel Internet Explorer/Netscape qui a forcé la standardisation du web. Car aujourd’hui on observe une lutte des tranchées similaires avec les objets connectés. En effet, chaque constructeur d’objet développe ses propres interfaces propriétaires et il n’y a par conséquent aucune norme ni interopérabilité entre les différents objets.

L’objectif du projet S.A.R.A.H. est de servir d’interface normalisée pour contrôler l’ensemble de ses objets connectés. Sur la base de requêtes HTTP, S.A.R.A.H. s’interface avec les différents objets de la maison selon un principe très simple : une requête HTTP = un « ordre » envoyé à l’objet. L’utilisateur n’a donc plus qu’à programmer ses requêtes comme il programme l’enregistrement d’un programme TV.
Pour ce faire, Jean-Philippe explique qu’il suffit d’utiliser un moteur de règle comme IFTTT (lien externe) qui permet aux utilisateurs de définir des règles très simplement.

D’un point de vue de l’usage on peut même aller très loin. En couplant S.A.R.A.H. avec Kinect, il est possible de mettre en place une reconnaissance faciale, gestuelle ou vocale pour définir ses règles. Il en fait d’ailleurs la démonstration en nous montrant la vidéo réalisée par un des membres de la communauté (lien externe).

Bref, c’était une conférence très intéressante. Même si le sujet est de plus en plus présent, le problème de  propriétairisation » des interfaces chez les constructeurs limite énormément l’expansion et l’adoption des objets connectés et surtout leur usage. L’existence de solutions comme S.A.R.A.H. a donc de quoi ouvrir des perspectives, ne serait-ce que pour l’apport essentiel de l’interopérabilité des différents systèmes.

Les ressources de la conférence :

Un petit pas pour l’em, un grand pas pour le Web

Armé de pas mal d’arguments chiffrés et extrêmement bien documenté, Nicolas Hoizey (lien externe) présente les avantages et inconvénients de l’utilisation des em comme unité de mesure de l’ensemble d’un site – et pas seulement. La quantité d’information partagée pendant la conférence est assez impressionnante et il cite systématiquement les sources de ses réflexions, qu’il s’agisse d’articles ou d’outils utiles. Je ne vais donc tout pas répéter ici, sa présentation et la vidéo de la conférences se suffisent à elles-même.
Je vous invite juste à lire en complément l’article de Marie Guillaumet sur le sujet (lien externe). Elle s’est appliqué à mettre en pratique le « tout em » sur son site et elle l’explique très bien.
Je n’ai qu’une chose à dire après cette présentation : ça donne foutrement envie de s’y essayer !

Les ressources de la conférence :

Être bien pour produire bien

La conférence suivante était menée par Delphine (lien externe) qui a parlé de qualité web. Mais cette fois, à bat la technique ou les outils, elle s’est concentrée sur les aspects humains du travail. Comme elle a très judicieusement publié un article sur w3qualité (lien externe) où elle y retranscrit le contenu de sa conférence, je vous invite de ce pas à le lire.
Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’il est primordial de s’intéresser aussi à l’aspect humain si on souhaite améliorer la productivité d’un individu et d’une équipe. Car les outils ne font pas tout. Cela passera notamment par la reconnaissance du travail de ses collaborateurs, notre capacité à entretenir une bonne ambiance au sein de l’équipe et enfin le respect des personnes. Le mot-clé de la conférence : « bienveillance ».

Les ressources de la conférence :

La rencontre entre hacktivisme et sociétés civiles, un enjeu pour les libertés numériques

Enfin pour clore la journée, j’ai été voir une conférence au contenu beaucoup plus politique. Déjà l’année dernière il y avait eu une conférence sur le hacktivisme que je n’avais pas suivie, j’y suis donc allé cette fois-ci. D’autant plus que les sujets « voisins » de nos problématiques quotidiennes sont souvent les plus enrichissants et les plus intéressants.

Amaëlle Guitton (lien externe) commence sa conférence avec quelques chiffres : aujourd’hui, environ 39% de la population utilise Internet. Cela leur donne une liberté de communication, d’information et de partage sans pareil mais toutes les populations ne sont pas égales. Si 98% des Islandais ont un accès Internet, l’inverse est vrai comme au Cambodge par exemple, où seulement 5% de la population y a accès.
Au delà de cette première limitation des libertés, elle a ensuite détaillé l’ensemble des entraves qu’on a déjà pu constater dans certains pays – dont la France : cyber-censure, surveillance des réseaux, tentatives de régulation.

Dans ce contexte, elle ouvre ensuite la question sur les évolutions de l’Internet à venir et notamment le modèle communautaire des hackers qui commence à s’appliquer au domaine politique. Ainsi, la défense de nos libertés numériques relèvent pour elle davantage d’une volonté politique et citoyenne que de solutions techniques. Bref, il tient à chacun de nous de devenir acteur pour défendre nos libertés.

La conférence étant très dense, je vous ai fait un résumé très grossier et je vous invite à regarder la vidéo une fois qu’elle sera disponible pour profiter de tout le contenu.

Les ressources de la conférence :

Fin du premier jour

Voilà pour les conférences que j’ai suivies le premier jour.
Ce premier jour tenait déjà les promesses de l’évènement avec beaucoup d’informations très intéressantes et surtout le bonheur de retrouver tout un tas de visages que je n’avais pas vus depuis plusieurs mois (voire un an pour certains). C’est toujours un plaisir et ce n’est pas terminé puisque le compte-rendu du deuxième jour suivra le plus rapidement possible. 😉

Si vous avez loupé tout ou partie des conférences qui étaient retransmises en direct, vous pouvez toujours les voir sur le site de Paris Web (lien externe).